Première partie
Une jeune prêtresse répondant au nom de Maïliki s'était perdue dans une région inconnue. À la recherche d'un abri, elle s'aventura dans une grotte et, après avoir rendu l'endroit plus propice à une occupation provisoire - et donc après quelques combats avec les occupants précédents - elle se mit à explorer les lieux.
Elle arriva bientôt tout au fond de la grotte où elle découvrit une dalle scellée. Sa curiosité fut éveillée et elle passa un bon moment dessus, jusqu'à ce qu'enfin elle réussit son entreprise.
Maïliki pénétra alors dans un boyau sombre qui se poursuivait sur une distance considérable jusqu'à ce qu'elle arrive devant une seconde dalle scellée qu'elle ouvrit plus aisément que la première. Elle entra alors dans une immense grotte emplie de lumières étranges et qui semblait vide de toute présence hostile. La grotte n'en était pas vraiment une car, en levant les yeux, elle pu voir un firmament inhabituel, aux teintes rougeâtres plutôt que le bleu auquel on peut s'attendre.
Alors qu'elle visitait la « caverne » qui s'avéra être une vallée encaissée sans autre issue que la dalle qu'elle avait retirée, à moins de pouvoir voler, elle entendit une voix derrière elle qui la fit sursauter. Elle se retourna vivement, prête à se défendre, mais ne découvrit qu'un humain, sale et nu qui s'exprimait dans une langue qu'elle ne comprenait pas. Celui-ci semblait aussi surpris et méfiant qu'elle ne l'était elle-même.
Après avoir décidé en commun que l'autre ne représentait pas une menace, elle fit comprendre par gestes qu'elle avait soif et faim et l'homme lui désigna ce dont il se sustentait dans cet endroit étrange.
La première chose que fit Maïliki fut de donner des habits au mystérieux résident de ce lieu non moins étrange qui devait avoir été scellée bien des lustres auparavant, ceci après avoir, non sans mal, réussi à lui inculquer quelques notions d'hygiène corporelle. L'hermite ressemblait déjà un peu plus à un humain.
Au fil des jours, elle lui enseigna le langage commun et pu découvrir son nom. Aelder, du moins décida-t-elle de l'orthographier ainsi. Au fur et à mesure du temps qu'ils passèrent dans la vallée, Maïliki en apprit un peu plus sur Aelder, du moins, le peu de chose qu'il savait lui-même à son sujet.
Aelder découvrit qu'il était un humain, Maïliki étant la première de son espèce qu'il voyait. Depuis combien de temps errait-il solitaire dans ces lieux clos, il ne le savait pas - Depuis toujours – répondait-il. D'après ses descriptions, Maïliki compris qu'il avait été entouré par des démons, du temps de sa jeunesse, mais qu'ils étaient morts pour une raison qu'Aelder ne pu expliquer, sans doute faute de mots. Elle décida d'élucider tout cela plus tard, quand le vocabulaire d'Aelder se serait un peu plus étoffé.
Après de longs palabres, elle parvint enfin à ce qu'Aelder accepte de quitter ce lieu qui avait depuis toujours été son monde. Arrivés au bout du boyau, ils tombèrent sur une assemblée de démons qui avaient établi leur campement dans la grotte où Maïliki avait trouvé refuge. Aelder se remit à parler dans son étrange langage, mais, à sa grande surprise, les démons ne tinrent pas compte de ses injonctions et les attaquèrent tous les deux. Voyant sa bienfaitrice en danger, il en prit une partie sous son emprise et les retourna contre leurs semblables.
Ce que craignait Maïliki s'avéra exact, Aelder était bel et bien un démoniste. Mais quel enseignement avait-il pu recevoir, dans cette vallée perdue où il était enfermé depuis si longtemps ? Les symboles gravés sur les sceaux des dalles étaient pratiquement effacés par le temps et appartenaient à une langue inconnue de l'érudite qu'elle était.
La jeune prêtresse fit découvrir le monde extérieur à Aelder et la première chose qui le frappa fut le ciel et l'alternance du jour et de la nuit. Le temps semblait figé là où il demeurait auparavant, ce que confirma la première personne qu'il rencontrèrent, lorsque Maïliki découvrit que les semaines passées dans le lieu où elle avait découvert Aelder ne collaient pas avec les quelques jours qui s'étaient écoulés dans son monde à elle.
Aelder était un peu frustre et n'entendait rien au comportement humain, ce qui causa quelques incidents avec les populations qu'ils rencontrèrent. Maïliki fit de son mieux pour le rendre un peu plus aimable et elle avait du pain sur la planche, comme on dit. Ils arrivèrent enfin à Hurlevent avec un Aelder rendu un peu plus acceptable.
Durant leur périple, des sentiments se nouèrent entre la jeune prêtresse et le démoniste et depuis, elle se fixa pour but de faire d'Aelder un être aussi bon et serviable qu'elle.
L'avenir nous dira ce qu'il adviendra de ce couple particulier...
Image prise par Maïliki, lors de sa découverte d'Aelder dans la vallée mystérieuse.
Seconde partie
Aelder accompagnait Freedarvyhl lorsqu'un vieil ennemi de celui-ci apparut devant eux et les emporta dans un domaine en dehors du temps. Aelder fut donc embarqué, malgré lui, dans une vengeance du démon à l'encontre de Freedarvyhl et de son Épouse, Yukiechan. Ils furent tous deux confiés au Maître du Temps par le démon.
Si Freedarvyhl avait la force de résister au Maître du Temps, il n'en allait pas de même pour Aelder. Il décida donc de feindre l'asservissement, n'osant même pas mettre son ami dans la confidence, au cas où celui-ci aurait fini par se plier à la volonté du Maître du Temps.
Les lunes passèrent, puis les années, les siècles et enfin les millénaires, dans ce royaume d'Antrenoire où le temps, il l'apprit de son "maître", ne répondait pas aux mêmes règles qu'en Azeroth. Aelder gravit les échelons du pouvoir, à l'ombre funeste du Maître du Temps.
Son double jeu l'amenait à se moquer de Freedarvyhl, de son amour pour Yukiechan et de l'espoir qu'il entretenait de la retrouver un jour. Cependant, il était soulagé de l'édit du Maître du Temps qui consistait à laisser Freedarvyhl en vie, afin qu'il souffre de cette séparation et qu'aucun mal ne pouvait lui être fait, en dehors de cette torture.
Il tenta bien de trouver un remède à la souffrance du double coeur d'Elfain de son ami et de son Épouse, profitant de la documentation cachée qu'il pouvait trouver en Antrenoire et qui était la plus complète de tous les mondes, car le Maître du Temps avait voyagé partout et en tout temps et sous des formes qui lui avait ouvert toutes les portes, pour qu'il n'y manque absolument rien, mais il découvrit que rien ne pourrait jamais délier leurs deux coeurs secondaires. Ni lui, ni personne ne pourrait rien pour son ami et son Épouse, ce qui le chagrina un temps, avant qu'il n'étouffe aussi ce sentiment en lui.
De son côté, il oublia Maïliki, d'une part pour ne pas souffrir comme il le voyait pour son ami et, d'autre part, les sentiments étaient encore une chose trop neuve pour Aelder, ce qui facilita les choses. Aelder suivit une autre formation que celle qu'envisageait Maïliki pour lui, il devint quelqu'un qui ne s'encombrait pas de ce qui pourrait constituer une entrave.
Cependant, son désir de faire le bien, initié par la jeune prêtresse, restait présent et, lorsque le Maître du Temps fut totalement absorbé par un nouveau projet, il profita des avantages que lui conféraient son rang pour se porter volontaire dans une tâche annexe qui le mettrait hors de la présence de son "maître".
En réalité, il surveillait Freedarvyhl de très près et avait compris que celui-ci mettrait à profit le relâchement de sa surveillance du fait que tous les serviteurs était requis pour assister le Maître du Temps à cette nouvelle tâche, pour tenter une nouvelle fois de s'échapper.
Il le suivit donc de loin, regrettant seulement de ne pas avoir pu donner des ordres pour diminuer la résistance que Freedarvyhl rencontrait sur son chemin, mais il ne pouvait risquer de se compromettre, si son ami échouait. Contrairement à Freedarvyhl, dont le maître tenait à le laisser en vie afin de le faire souffrir éternellement de sa séparation, la mort était assurée pour lui, s'il trahissait. Ainsi, si Freedarvyhl était pris, il pourrait prétendre qu'il avait eu vent de son projet d'évasion au dernier moment et qu'il s'était lancé sur ses traces.
C'est ainsi qu'il finit par sortir également du royaume d'Antrenoire à la suite de Freedarvyhl qu'il vit enfourcher prestement sa monture pour rejoindre sa belle. N'ayant pu emmener sa monture volante en Azeroth, Aelder dû se résoudre à rejoindre la civilisation à pied, sans avoir pu expliquer à Freedarvyhl la raison de son comportement, durant les quelques trois mille ans de leur captivité à Antrenoire.
Aelder craint à présent ses anciens compagnons, car il sait que Freedarvyhl les aura prévenu de ce qu'il croyait de lui mais, bien plus que tout, il redoute la vengeance de Freedarvyhl, si personne ne l'informe avant leur rencontre. Il craint cela bien plus que la vengeance de son ancien "maître", car, quoiqu'il en pense, le germe des sentiments est en lui et ce sont eux qui font qu'il ressentirait cruellement le fait que son ami puisse le tuer en pensant à tort qu'ils étaient ennemis.
Sujet: Aelder 
Lun 10 Déc - 18:44
